La méditation de pleine conscience est en vogue actuellement et ses bienfaits, en plus d’être unanimement reconnus sont aussi analysés scientifiquement. En effet, à la différence de la sophrologie et de l’hypnose, les effets de la méditation sur notre cerveau continuent d’être largement étudiés par les scientifiques. Vous avez certainement vu passer une image de Mathieu Ricard avec des électrodes plein la tête ? Le cerveau des méditants est décortiqué et les études et comptes-rendus neuro scientifiques sont intéressants à connaître pour nous sophrologues, car nous savons que l’état sophro liminal est, sur certains points, similaire à celui de la méditation.
Une étude réalisée au Wake Forest Baptist Medical Center (Caroline du Nord), explique comment fonctionne la méditation sur la gestion de la douleur. « Il s’agit de la première étude parvenant à démontrer qu’un petit peu plus d’une heure de formation à la méditation peut réduire drastiquement l’effet de la douleur et son impact sur le cerveau », déclare le Dr Fadel Zeidan, initiateur de l’expérience.
Pour cette étude, 15 volontaires qui n’avaient jamais médité auparavant, ont assisté à quatre cours de vingt minutes chacun pour apprendre les bases d’une technique de méditation connue sous le nom de focused attention. Il s’agit ni plus ni moins d’une « concentration intense » sur un point, qu’il s’agisse du souffle, d’un objet ou d’une bougie et de laisser voguer pensées et émotions. Avant et après la séance de méditation, l’activité du cerveau des participants a été analysée par IRM.
Durant l’expérience, les participants plaçaient un appareil sur leur jambe droite qui produisait une chaleur désagréable voir douloureuse de 48,8°. Les IRM effectuées après la séance de méditation ont montré que le degré de douleur de chaque participant se trouvait réduit, avec des baisses allant de 11 % à 93%.
Ce qui est ressorti des IRM, c’est que la méditation réduisait significativement l’activité cérébrale dans le cortex somatosensoriel primaire, une zone qui est particulièrement impliquée dans l’élaboration de la localisation et de l’évaluation d’un stimulus de douleur. Avant la séance de méditation, ces scans montraient une activité intense : les gens avaient mal, et ils savaient où et durant la séance, les scans montraient que cette activité semblait avoir disparu !
Cette étude a également montré que la méditation augmentait l’activité du cerveau dans certaines zones comme le cortex cingulaire antérieur, la partie de l’insula antérieure et le cortex orbitofrontal. Or, ces zones sont les lieux où le cerveau stocke son expérience de la douleur et développe ses mécanismes d’adaptation. En d’autres termes, la douleur ressentie est directement analysée et rationalisée par notre cerveau qui ne laisse pas de place à la peur ou aux croyances irrationnelles sur la douleur. En d’autres termes, la perception de cette douleur est accueillie différemment en méditation, elle ne fait pas peur et pour reprendre l’expression du Dr Zeidan, on note « une réduction de 57% du malaise généré par cette douleur ».